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法语翻译经典品读:《La peste 鼠疫》第一章第二节(2) |
作者:未知 文章来源:互联网 点击数 更新时间:2012/9/23 17:28:11 文章录入:admin 责任编辑:admin |
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Mais dans les jours qui suivirent, la situation s'aggrava. Le nombre des rongeurs ramassés allait croissant et la récolte était tous les matins plus abondante. Dès le quatrième jour, les rats commencèrent à sortir pour mourir en groupes. Des réduits, des sous-sols, des caves, des égouts, ils montaient en longues files titubantes pour venir vaciller à la lumière, tourner sur eux-mêmes et mourir près des humains. La nuit, dans les couloirs ou les ruelles, on entendait distinctement leurs petits cris d'agonie. Le matin, dans les faubourgs, on les trouvait étalés à même le ruisseau, une petite fleur de sang sur le museau pointu, les uns gonflés et putrides, les autres raidis et les moustaches encore dressées. Dans la ville même, on les rencontrait par petits tas, sur les paliers ou dans les cours. Ils venaient aussi mourir isolément dans les halls administratifs, dans les préaux d'école, à la terrasse des cafés, quelquefois. Nos concitoyens stupéfaits les découvraient aux endroits les plus fréquentés de la ville. La Place d'Armes, les boulevards, la promenade du Front-de-Mer, de loin en loin, étaient souillés. Nettoyée à l'aube de ses bêtes mortes, la ville les retrouvait peu à peu, de plus en plus nombreuses, pendant la journée. Sur les trottoirs, il arrivait aussi à plus d'un promeneur nocturne de sentir sous son pied la masse élastique d'un cadavre encore frais. On eût dit que la terre même où étaient plantées nos maisons se purgeait de son chargement d'humeurs, qu'elle laissait monter à la surface des furoncles et des sanies qui, jusqu'ici, la travaillaient intérieurement. Qu'on envisage seulement la stupéfaction de notre petite ville, si tranquille jusque-là, et bouleversée en quelques jours, comme un homme bien portant dont le sang épais se mettrait tout d'un coup en révolution !然而此后几天中,情况严重起来了,捡到的死老鼠数目不断增加,每天早上收集到的也越来越多。第四天起,老鼠开始成批地出来死在外面。它们从隐匿的屋角里、地下室、地窖、阴沟等处成群地爬出来,摇摇晃晃地走到光亮处踌躇不前,在原地打上几个转,最后就死在人的脚旁。到了夜里,在过道中或巷子里都可以清晰地听到它们垂死挣扎的轻声惨叫。在郊区的早晨,人们见到它们躺在下水道里,尖嘴上带着一小块血迹。有些已肿胀腐烂,有些直挺挺地伸着四肢,须毛还直竖着。在市区可以在楼梯口或院子里见到一小堆一小堆的死老鼠。也有孤零零地死在市政大厅里,学校的风雨操场上,有时还死在咖啡馆的露天座位中间。使城里的人惊愕不止的是在市区最热闹的地方也能发现它们。武器广场、林荫大道、海滨马路,一处接着一处遭到污染。尽管人们一清早就把死老鼠打扫干净,但是它们在白天又越来越多地在市内出现。不少夜行者在人行道上行走时,脚下会踏到一只软绵绵的刚死不久的老鼠。就仿佛负载我们房屋的大地正在清洗它的体液,让直到现在为止在它内部作祟的疮疖和脓血,升到表面来发作。看一下我们这座小城市的惊愕心情吧!直到那时为止它还是安安静静的,几天之内就大乱起来,就像一个身体健壮的人,他那浓厚的鲜血突然沸腾,造起反来。 Les choses allèrent si loin que l'agence Ransdoc (renseignements, documentation, tous les renseignements sur n'importe quel sujet) annonça, dans son émission radiophonique d'informations gratuites, 6.231 rats collectés et brûlés dans la seule journée du 25. Ce chiffre, qui donnait un sens clair au spectacle quotidien que la ville avait sous les yeux, accrut le désarroi. jusqu'alors, on s'était seulement plaint d'un accident un peu répugnant. On s'apercevait maintenant que ce phénomène dont on ne pouvait encore ni préciser l'ampleur ni déceler l'origine avait quelque chose de menaçant. Seul le vieil Espagnol asthmatique continuait de se frotter les mains et répétait : « Ils sortent, ils sortent », avec une joie sénile. 事态发展得愈来愈严重,朗斯多克情报资料局(搜集、提供各种题材的情报资料的机构)在义务广播消息中报道,仅仅在二十五日一天中收集和烧毁的老鼠就达六千二百三十一只。这个数字使人对市内每日在众目睽睽之下发生的事情有了一个清楚的概念,它更加剧了人们的慌乱。在这以前,人们的心情不过是对一件令人厌恶的偶然事件有所抱怨。如今却发觉这个尚不能确定其广度、又找不到其根源的现象具有某种威胁性了。只有那个患气喘病的西班牙老头儿仍旧搓着手重复地说:“它们出来了,它们出来了。”他说话时露出一副老年人兴致勃勃的神情。 Le 28 avril, cependant, Ransdoc annonçait une collecte de 8.000 rats environ et l'anxiété était à son comble dans la ville. On demandait des mesures radicales, on accusait les autorités, et certains qui avaient des maisons au bord de la mer parlaient déjà de s'y retirer. Mais, le lendemain, l'agence annonça que le phénomène avait cessé brutalement et que le service de dératisation n'avait collecté qu'une quantité négligeable de rats morts. La ville respira.到了四月二十八日,当情报资料局宣布收集到八千只左右的死老鼠时,人们的忧虑达到了顶峰。有人要求采取彻底解决的办法,有人谴责当局,还有些在海滨拥有房屋的人已经在谈论躲到哪里去的打算。但到了第二天,当情报资料局宣称这个怪现象已突然停止,灭鼠所捡到的死老鼠数目微不足道时,全城才松了口气。 C'est pourtant le même jour, à midi, que le docteur Rieux, arrêtant sa voiture devant son immeuble, aperçut au bout de la rue le concierge qui avançait péniblement, la tête penchée, bras et jambes écartés, dans une attitude de pantin. Le vieil homme tenait le bras d'un prêtre que le docteur reconnut. C'était le Père Paneloux, un jésuite érudit et militant qu'il avait rencontré quelquefois et qui était très estimé dans notre ville, même parmi ceux qui sont indifférents en matière de religion. Il les attendit. Le vieux Michel avait les yeux brillants et la respiration sifflante. Il ne s'était pas senti très bien et avait voulu prendre l'air. [28] Mais des douleurs vives au cou, aux aisselles et aux aines l'avaient forcé à revenir et à demander l'aide du Père Paneloux. 可是就在当天中午,里厄医生正在把汽车停靠在屋子前面的时候,发现看门人正从路的另一端吃力地走来,歪着脑袋,叉手叉脚地活像一具牵线木偶。老头儿挽着一位教士的胳膊。医生认识这位教土,和他见过几面。他是帕纳卢神甫,是一位博学和活跃的耶稣会教士,在市内威望很高,即使在那些对宗教抱着淡漠态度的人们中间也是如此。医生等着他们过来。老米歇尔两眼发光,呼吸很粗。他觉得不大舒服,需要换换空气。但是他的脖子、腋下和腹股沟痛得厉害,迫使他往回走,并要求帕纳卢神甫扶他一把。
- Ce sont des grosseurs, dit-il. J'ai dû faire un effort.
Le concierge parti, Rieux demanda au Père Paneloux ce qu'il pensait de cette histoire de rats : Sa voix s'essoufflait. Rieux pensa au concierge et décida qu'il le verrait ensuite. Quelques minutes plus tard, il franchissait la porte d'une maison basse de la rue Faidherbe, dans un quartier extérieur. Au milieu de l'escalier frais et puant, il rencontra Joseph Grand, l'employé, qui descendait à sa rencontre. C'était un homme d'une cinquantaine d'années, à la moustache jaune, long et voûté, les épaules étroites et les membres maigres. 他说话时声音很急促。里厄首先想到看门人,但决定晚一步去看他。过了几分钟,医生就来到了外围地区费代尔布街上的一幢矮房子前。进了门,在那又阴又臭的楼梯上他碰到了约瑟夫•格朗——就是那个职员,他下楼来迎接他。这是个五十来岁的人,黄色的短髭,高个儿,背有点驼,狭肩膀,四肢瘦长。
- Cela va mieux, dit-il en arrivant vers Rieux, mais j'ai cru qu'il y passait. - Je l'ai décroché à temps, disait Grand qui semblait toujours chercher ses mots, bien qu'il parlât le langage le plus simple. Je sortais, justement, et j'ai entendu du bruit. Quand j'ai vu l'inscription, comment vous expliquer, j'ai cru à une farce. Mais il a poussé un gémissement drôle, et même sinistre, on peut le dire. 格朗说:“我及时把他解了下来。”他虽然用的是最普通的言语,但似乎老在斟酌字句。“正当我出去的时候,我听到有响声。我一见门上写的字——怎么跟你说呢?——我当时以为是开玩笑。但他发出一声奇怪甚至可以说是可怕的呻吟。”
Il se grattait la tête : Ils avaient poussé une porte et se trouvaient sur le seuil d'une chambre claire, mais meublée pauvrement. Un petit homme rond était couché sur le lit de cuivre. Il respirait fortement et les regardait avec des yeux congestionnés. Le docteur s'arrêta. Dans les intervalles de la respiration, il lui semblait entendre des petits cris de rats. Mais rien ne bougeait dans les coins. Rieux alla vers le lit. L'homme n'était pas tombé d'assez haut, ni trop brusquement, les vertèbres avaient tenu. Bien entendu, un peu d'asphyxie. Il faudrait avoir une radiographie. Le docteur fit une piqûre d'huile camphrée et dit que tout s'arrangerait en quelques jours. 他们推开了一扇门,站在门槛上,面前是一间明亮、但陈设简陋的房间。在一张铜床上躺着一个矮胖子。他吃力地呼吸着,一双充血的眼睛注视着他们。医生停步不前。在这个人呼吸的间歇中,他好像听到老鼠的吱吱声。但是在屋角里毫无动静。里厄走向床边。这人不是从太高的地方掉下来,跌得也不太突然,脊椎没有断,当然,有点窒息难受。需要进行一次X线摄影。医生给他注射了一针樟脑油,并且说过几天就没事了。
- Merci, docteur, dit l'homme d'une voix étouffée.
- Calmez-vous, dit Rieux. Ce n'est pas une affaire, croyez-moi, et il faut que je fasse ma déclaration.
Mais Cottard dit, au milieu de ses larmes, qu'il ne recommencerait pas, que c'était seulement un moment d'affolement et qu'il désirait seulement qu'on lui laissât la paix. Rieux rédigeait une ordonnance.
Il hochait la tête.
Les crieurs des journaux du soir annonçaient que l'invasion des rats était stoppée. Mais Rieux trouva son malade à demi versé hors du lit, une main sur le ventre et l'autre autour du cou, vomissant avec de grands arrachements une bile rosâtre dans un bidon d'ordures. Après de longs efforts, hors d'haleine, le concierge se recoucha. La température était à trente-neuf cinq, les ganglions du cou et les membres avaient gonflé, deux taches noirâtres s'élargissaient à son flanc. Il se plaignait maintenant d'une douleur intérieure.
Sa bouche fuligineuse lui faisait mâcher les mots et il tournait vers le docteur des yeux globuleux où le mal de tête mettait des larmes. Sa femme regardait avec anxiété Rieux qui demeurait muet.
Rentré chez lui, Rieux téléphonait à son confrère Richard, un des médecins les Plus importants de la ville.
Le soir, dans tous les cas, le concierge délirait et, à quarante degrés, se plaignait des rats. Rieux tenta un [32] abcès de fixation. Sous la brûlure de la térébenthine, le concierge hurla : « Ah ! les cochons ! »
Le lendemain, 30 avril, une brise déjà tiède soufflait dans un ciel bleu et humide. Elle apportait une odeur de fleurs qui venait des banlieues les plus lointaines. Les bruits du matin dans les rues semblaient plus vifs, plus joyeux qu'à l'ordinaire. Dans toute notre petite ville, débarrassée de la sourde appréhension où elle avait vécu pendant la semaine, ce jour-là était celui du renouveau. Rieux lui-même, rassuré par une lettre de sa femme, descendit chez le concierge avec légèreté. Et en effet, au matin, la fièvre était tombée à trente-huit degrés. Affaibli, le malade souriait dans son lit.
Mais, à midi, la fièvre était montée d'un seul coup à quarante degrés, le malade délirait sans arrêt et les vomissements avaient repris. Les ganglions du cou étaient douloureux au toucher et le concierge semblait vouloir tenir sa tête le plus possible éloignée du corps. Sa femme était assise au pied du lit, les mains sur la couverture, tenant doucement les pieds du malade. Elle regardait Rieux.
Deux heures après, dans l'ambulance, le docteur et la femme se penchaient sur le malade. De sa bouche tapissée de fongosités, des bribes de mots sortaient : « Les rats ! » disait-il. Verdâtre, les lèvres cireuses, les paupières [33] plombées, le souffle saccadé et court, écartelé par les ganglions, tassé au fond de sa couchette comme s'il eût voulu la refermer sur lui ou comme si quelque chose, venu du fond de la terre, l'appelait sans répit, le concierge étouffait sous une pesée invisible. La femme pleurait. 文章内容来自网络,如果本文侵犯了您的权益,请联系我们,我们将撤掉此文,并送出我们真诚的歉意。 |
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