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法语原版《小王子》阅读 Le petit Prince(1-3)
作者:未知  文章来源:互联网  点击数  更新时间:2007-02-27 16:39:29  文章录入:admin  责任编辑:admin

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CHAPITRE I

Lorsque j'avais six ans j'ai vu, une fois, une magnifique image, dans un livre sur la Forêt Viergequi s'appelait "Histoires Vécues". Ca représentait un serpent boa qui avalait un fauve. Voilà lacopie du dessin.

On disait dans le livre: "Les serpents boas avalent leur proie tout entière, sans la mâcher. Ensuiteils ne peuvent plus bouger et ils dorment pendant les six mois de leur digestion."

J'ai alors beaucoup réfléchi sur les aventures de la jungle et, à mon tour, j'ai réussi, avec uncrayon de couleur, à tracer mon premier dessin. Mon dessin numéro 1. Il était comme ça:

J'ai montré mon chef-d'oeuvre aux grandes personnes et je leur ai demandé si mon dessin leurfaisait peur.

Elles m'ont répondu: "Pourquoi un chapeau ferait-il peur?"

Mon dessin ne représentait pas un chapeau. Il représentait un serpent boa qui digérait unéléphant. J'ai alors dessiné l'intérieur du serpent boa, afin que les grandes personnes puissentcomprendre. Elles ont toujours besoin d'explications. Mon dessin numéro 2 était comme ça:

Les grandes personnes m'ont conseillé de laisser de côté les dessins de serpents boas ouverts oufermés, et de m'intéresser plutôt à la géographie, à l'histoire, au calcul et à la grammaire. C'estainsi que j'ai abandonné, à l'âge de six ans, une magnifique carrière de peinture. J'avais étédécouragé par l'insuccès de mon dessin numéro 1 et de mon dessin numéro 2. Les grandespersonnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c'est fatigant, pour les enfants, de toujoursleur donner des explications.

J'ai donc dû choisir un autre métier et j'ai appris à piloter des avions. J'ai volé un peu partoutdans le monde. Et la géographie, c'est exact, m'a beaucoup servi. Je savais reconnaître, dupremier coup d'oeil, la Chine de l'Arizona. C'est utile, si l'on est égaré pendant la nuit.

Quand j'en rencontrais une qui me paraissait un peu lucide, je faisait l'expérience sur elle de mondessin no.1 que j'ai toujours conservé. Je voulais savoir si elle était vraiment compréhensive.Mais toujours elle me répondait: "C'est un chapeau." Alors je ne lui parlais ni de serpents boas,ni de forêts vierges, ni d'étoiles. Je me mettais à sa portée. Je lui parlais de bridge, de golf, depolitique et de cravates. Et la grande personne était bien contente de connaître un homme aussiraisonnable.


CHAPITRE II

J'ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler véritablement, jusqu'à une panne dans ledésert du Sahara, il y a six ans. Quelque chose s'était cassé dans mon moteur, Et comme jen'avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, uneréparation difficile. C'était pour moi une question de vie ou de mort. J'avais à peine de l'eau àboire pour huit jours.

Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J'étaisbien plus isolé qu'un naufragé sur un radeau au milieu de l'océan. Alors vous imaginez masurprise, au levé du jour, quand une drôle de petite voix m'a réveillé. Elle disait:

-S'il vous plaît... dessine-moi un mouton!

-Hein!

-Dessine-moi un mouton...

J'ai sauté sur mes pieds comme si j'avais été frappé par la foudre. J'ai bien frotté mes yeux.J'ai bien regardé. Et j'ai vu un petit bonhomme tout à fait extraordinaire qui me considéraitgravement.

Voilà le meilleur portrait que, plus tard, j'ai réussi à faire de lui. Mais mon dessin,bien sûr, est beaucoup moins ravissant que le modèle.

Ce n'est pas de ma faute. J'avais étédécouragé dans ma carrière de peintre par les grandes personnes, à l'age de six ans, et je n'avaisrien appris à dessiner, sauf les boas fermés et les boas ouverts.

Je regardai donc cette apparition avec des yeux tout ronds d'étonnement. N'oubliez pas que jeme trouvais à mille milles de toute région habitée. Or mon petit bonhomme ne me semblait niégaré, ni mort de fatigue, ni mort de faim, ni mort de soif, ni mort de peur. Il n'avait en rienl'apparence d'un enfant perdu au milieu du désert, à mille milles de toute région habitée. Quandje réussis enfin de parler, je lui dis:

-Mais qu'est-ce que tu fais là?

Et il me répéta alors, tout doucement, comme une chose très sérieuse:

-S'il vous plaît... dessine-moi un mouton...

Quand le mystère est trop impressionnant, on n'ose pas désobéir. Aussi absurde que cela mesemblaît à mille milles de tous les endroits habités et en danger de mort, je sortis de ma pocheune feuille de papier et un stylographe. Mais je me rappelai alors que j'avais surtout étudié lagéographie, l'histoire, le calcul et la grammaire et je dis au petit bonhomme (avec un peu demauvaise humeur) que je ne savais pas dessiner. Il me répondit:

-Ca ne fait rien. Dessine-moi un mouton.

Comme je n'avais jamais dessiné un mouton je refis, pour , un des deux seuls dessins dontj'étais capable. Celui du boa fermé. Et je fus stupéfait d'entendre le petit bonhomme merépondre:

-Non! Non! Je ne veux pas d'un éléphant dans un boa. Un boa c'est très dangereux, et unéléphant c'est très encombrant. Chez moi c'est tout petit. J'ai besoin d'un mouton. Dessine-moiun mouton.

Alors j'ai dessiné.

Il regarda attentivement, puis:

-Non! Celui-là est déjà très malade. Fais-en un autre

Je dessinai

Mon ami sourit gentiment, avec indulgence:

-Tu vois bien... ce n'est pas un mouton, c'est un bélier. Il a des cornes...

Je refis donc encore mon dessin: Mais il fut refusé, comme les précédents:

-Celui-là est trop vieux. Je veux un mouton qui vive longtemps.

Alors, faute de patience, comme j'avais hâte de commencer le démontage de mon moteur, jegriffonnai ce dessin-ci.

Et je lançai:

-Ca c'est la caisse. Le mouton que tu veux est dedans.

Mais je fus bien surpris de voir s'illuminer le visage de mon jeune juge:

-C'est tout à fait comme ça que je le voulais! Crois-tu qu'il faille beaucoup d'herbe à cemouton?

-Pourquoi?

-Parce que chez moi c'est tout petit...

-Ca suffira sûrement. Je t'ai donné un tout petit mouton.

Il pencha la tête vers le dessin:

-Pas si petit que ça... Tiens! Il s'est endormi...

Et c'est ainsi que je fis la connaissance du petit prince.


CHAPITRE III

Il me fallut longtemps pour comprendre d'où il venait. Le petit prince, qui me posait beaucoupde questions, ne semblait jamais entendre les miennes. Ce sont des mots prononcés par hasardqui, peu à peu, m'ont tout révélé. Ainsi, quand il aperçu pour la première fois mon avion (jene dessinerai pas mon avion, c'est un dessin beaucoup trop compliqué pour moi) il me demanda:

-Qu'est ce que c'est que cette chose-là?

-Ce n'est pas une chose. Ca vole. C'est un avion. C'est mon avion.

Et j'étais fier de lui apprendre que je volais. Alors il s'écria:

-Comment! tu es tombé du ciel!

-Oui, fis-je modestement.

-Ah! ça c'est drôle...

Et le petit prince eut un très joli éclat de rire qui m'irrita beaucoup. Je désire que l'on prennemes malheurs au sérieux. Puis il ajouta:

-Alors, toi aussi tu viens du ciel! De quelle planète es-tu?

J'entrevis aussitôt une lueur, dans le mystère de sa présence, et j'interrogeai brusquement:

-Tu viens donc d'une autre planète?

Mais il ne me répondit pas. Il hochait la tête doucement tout en regardant mon avion:

-C'est vrai que, là-dessus, tu ne peux pas venir de bien loin...

Et il s'enfonça dans une rêverie qui dura longtemps. Puis, sortant mon mouton de sa poche, il seplongea dans la contemplation de son trésor.

Vous imaginez combien j'avais pu être intrigué par cette demi-confidence sur "les autresplanètes". Je m'efforçai donc d'en savoir plus long:

-D'où viens-tu mon petit bonhomme? Où est-ce "chez toi"? Où veux-tu emporter mon mouton?

Il me répondit après un silence méditatif:

-Ce qui est bien, avec la caisse que tu m'as donnée, c'est que, la nuit, ça lui servira de maison.

-Bien sûr. Et si tu es gentil, je te donnerai aussi une corde pour l'attacher pendant le jour. Et unpiquet.

La proposition parut choquer le petit prince:

-L'attacher? Quelle drôle d'idée!

-Mais si tu ne l'attaches pas, il ira n'importe où, et il se perdra...

Et mon ami eut un nouvel éclat de rire:

-Mais où veux-tu qu'il aille!

-N'importe où. Droit devant lui...

Alors le petit prince remarqua gravement:

-Ca ne fait rien, c'est tellement petit, chez moi!

Et, avec un peu de mélancolie, peut-être, il ajouta:

-Droit devant soi on ne peut pas aller bien loin...

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