A Li-Hia ce pavillon est le plus ancien;
A Tsi-nan les lettrés illustres sont légion.
Le coin supérieur de droite portait les mots : « Composé par T'ou Fou . » En bas à gauche on lisait : « Écrit par Ho Chao-ki de Tao-tcheou. » Auprès du pavillon se trouvaient quelques dépendances qui ne présentaient pas d'intérêt. Lao Ts'an reprit la barque et rama vers l'ouest. Non loin il aborda à la rive du temple de T'ie Kong. Qui était ce duc de Fer ? C'est ce T'ie Hiuan qui, au début de I'ère Ming, se dressa contre le prince Yen. Son courage et son loyalisme ont fait l'objet d'une telle vénération de la part des générations postérieures qu'aujourd'hui encore, aux fêtes du printemps et de l'automne, la population vient en ce lieu sacrifier à sa mémoire en brûlant de l'encens.
En arrivant au temple, Lao Ts'an jeta un coup d'oeil vers le sud et vit de l'autre côté du lac, sur le mont des Mille Bouddhas , des temples et monastères bouddhiques contrastant entre eux par leur silhouette et disséminés au milieu des pins gris-vert et des cyprès turquoise.
L'ensemble présentait des points rouges comme le feu, blancs comme la neige, bleus comme l'indigo et verts comme l'émeraude, avec çà et là les taches vermillon des érables. C'était comme une grande peinture de Tchao K'ien-li des Song, montée sur un écran de plusieurs dizaines de li de longueur.
Comme il n'arrêtait pas de soupirer d'admiration à ce spectacle, il entendit soudain le chant d'un pêcheur. II baissa la tête, cherchant d'où venaient ces sons, et s'aperçut que le lac était devenu aussi clair et lisse qu'un miroir. L'image renversée du mont des Mille Bouddhas s'y réfléchissait de façon parfaitement distincte : les pavillons, les terrasses et les arbres y prenaient une splendeur extraordinaire et semblaient encore plus beaux et plus clairs que le mont d'en haut. Si l'on aborde à la rive sud du lac, on arrive à une rue animée; mais pour Lao Ts'an elle était complètement masquée par une vaste plage de roseaux compacts qui se trouvaient justement en pleine floraison. Et l'étendue des épis neigeux reflétant les rayons chargés de vapeur du soleil déclinant était comme un tapis de velours rose formant un coussin entre les deux collines, la haute et la basse — spectacle vraiment merveilleux. Lao Ts'an se dit en lui-même : « Un paysage d'une telle beauté ! comment se fait-il qu'il n'y ait pas de promeneurs ? »
Quand, se détournant enfin à regret du panorama, il s'approcha du temple de T'ie Kong, il vit sur les colonnes intérieures de la porte un autre touei-lien où ces inscriptions verticales se faisaient face :
Les lotus parent les quatre coins et les saules en ornent trois; La montagne commande la ville entière et le lac la Moitié.
« C'est bien vrai », se dit-il en hochant doucement la tête. II entra; en face de lui était la salle de sacrifice du duc T'ie Hiuan. A l'est se trouvait un bassin de lotus sacrés entouré d'une galerie en zigzag. Au-delà du bassin s'ouvrait une porte en forme de lune, et encore à l'est de celle-ci il y avait une vieille construction de trois travées au front de laquelle un panneau tout cassé portait ce nom :
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