Regardons la Chine ¨¤ l'endroit, par Michel Godet et Francis Mer LE MONDE 10.06.08
L'actualit¨¦ se chasse d'elle-m¨ºme ; ¨¦pingl¨¦e sur la question du Tibet, la Chine est salu¨¦e par la presse internationale pour la rapidit¨¦, l'efficacit¨¦ et la transparence de l'intervention des autorit¨¦s face ¨¤ la catastrophe provoqu¨¦e par le tremblement de terre du Sichuan.
Deux heures apr¨¨s le s¨¦isme, Wen Jiabao, le premier ministre chinois, a quitt¨¦ P¨¦kin pour se rendre dans la ville la plus proche du Wenchuan (l'¨¦picentre) et diriger personnellement les op¨¦rations qui mobilisent 100 000 hommes sur le terrain. Quel contraste avec ce qui ne se passe pas en Birmanie, mais aussi avec les lenteurs du gouvernement am¨¦ricain ¨¤ intervenir en 2005 dans la Louisiane d¨¦vast¨¦e par le cyclone Katrina !
Consultez les d¨¦p¨ºches vid¨¦o des agences AFP et Reuters, en français et en anglais. Abonnez-vous au Monde.fr : 6€ par mois + 30 jours offertsCes ¨¦v¨¦nements renforcent le constat qui a ¨¦t¨¦ le nôtre, ¨¤ l'issue d'une mission en avril en compagnie d'une trentaine d'historiens et d'¨¦conomistes, principalement dans la Chine de l'int¨¦rieur. Nombre des id¨¦es n¨¦gatives qui circulent en France sur la Chine sont tout simplement erron¨¦es. C'est vrai pour les questions du Tibet, des conditions du d¨¦veloppement, et m¨ºme des libert¨¦s individuelles.
Nos m¨¦dias bien-pensants s'inqui¨¨tent aujourd'hui de la Chine, qui a r¨¦ussi ¨¤ devenir le premier atelier du monde pour beaucoup de produits manufactur¨¦s, car le coût humain et environnemental leur en paraît socialement explosif. Leurs critiques justifi¨¦es ¨¦taient plus discr¨¨tes du temps de la Chine de Mao, qui ¨¦chouait de mani¨¨re abominable.
L'envers du d¨¦cor ne justifie pas d'occulter la r¨¦alit¨¦ d'un d¨¦veloppement sans pr¨¦c¨¦dent dans l'histoire de l'humanit¨¦. Il est temps de remettre la Chine ¨¤ l'endroit en relevant aussi les aspects extraordinairement positifs de sa modernisation r¨¦ussie ¨¤ marche forc¨¦e.
D¨¦j¨¤, New York fait pâle figure compar¨¦e ¨¤ l'incroyable Shanghaï, o¨´ les gratte-ciel poussent comme des champignons de toutes les couleurs en se lançant des d¨¦fis de beaut¨¦ architecturale. De la dictature communiste, il reste l'autorit¨¦ centrale qui impose et organise l'¨¦conomie socialiste (ou plutôt imp¨¦riale) de march¨¦. Elle permet en effet de raser d'un coup des quartiers insalubres, mais pour les remplacer par des immeubles en hauteur de bonne facture avec tout le confort moderne, ¨¤ commencer par la climatisation.
M¨ºme dans la Chine profonde, les magasins regorgent de produits de base et de superflu, et les policiers rencontr¨¦s, comme partout ailleurs dans le monde, y sont plutôt rares et g¨¦n¨¦ralement ¨¦quip¨¦s seulement d'un t¨¦l¨¦phone portable. C'est dire qu'il convient de r¨¦viser nombre de nos clich¨¦s sur la Chine.
Tout d'abord, ce n'est plus un pays sous-d¨¦velopp¨¦. Les standards internationaux montrent que la Chine avait, en 2006, un PIB par habitant de 7 500 dollars (soit dix fois plus en r¨¦el qu'en 1980), c'est-¨¤-dire le niveau de la France ¨¤ la fin des ann¨¦es 1950 ou du Portugal en 1970. Notre niveau de vie serait aujourd'hui quatre fois sup¨¦rieur ¨¤ celui de la Chine. Mais, si l'on fait des calculs comme les aimait Jean Fourasti¨¦, en ramenant le salaire moyen d'un employ¨¦ ¨¤ la valeur locale de certains produits communs ¨¤ la France et ¨¤ la Chine, l'¨¦cart de niveau de vie se situe plutôt entre deux et trois. C'est dire que le taux de change d'un ¨¤ dix entre le yuan et l'euro est largement sous-¨¦valu¨¦ pour le yuan, mais c'est ce qui a notamment permis ¨¤ la Chine de d¨¦gager d'¨¦normes exc¨¦dents ext¨¦rieurs, au point qu'elle d¨¦tient aujourd'hui le quart des r¨¦serves mondiales de change.
Au rythme actuel (7 % ¨¤ 8 % par an de croissance du PIB par habitant, contre 1 % ¨¤ 2 % chez nous), les Chinois nous auront rattrap¨¦s avant 2030. Ils nous devancent d¨¦j¨¤ en ce qui concerne les deux-roues : ¨¤ Shanghaï et ailleurs, les v¨¦los et les scooters sont silencieux car ¨¦lectriques.
La Chine s'enrichit, et le monde ne peut que s'en r¨¦jouir. Elle investit dans l'¨¦ducation de sa jeunesse et dans des infrastructures modernes ; mais cela ne suffira pas car, avec 1,75 enfant par femme, la rel¨¨ve des g¨¦n¨¦rations n'est pas assur¨¦e, et il lui faut donc avancer ¨¤ pas de g¨¦ant avant d'affronter les cons¨¦quences de son in¨¦luctable vieillissement.
Ce formidable effort d'investissement dans les infrastructures et les ¨¦quipements collectifs a ¨¦t¨¦ rendu possible grâce ¨¤ une ¨¦pargne ¨¦quivalente ¨¤ 40 % du PIB et enti¨¨rement canalis¨¦e par le syst¨¨me bancaire d'Etat. Une fois pass¨¦s les Jeux olympiques de cet ¨¦t¨¦ et l'Exposition universelle de Shanghaï en 2010, la Chine trouvera un formidable relais de croissance dans la satisfaction d'une demande int¨¦rieure jusqu'ici volontairement brid¨¦e.
Son d¨¦veloppement rapide profite surtout ¨¤ la Chine du littoral (qui, avec 14 % de l'espace, concentre 43 % de la population, 62 % du PIB, 76 % des investissements ¨¦trangers et 93 % des exportations). Il est vrai que la Chine de l'int¨¦rieur est moins bien lotie, et que celle de l'ouest, o¨´ ne vivent que 11 % des Chinois, est en retard, avec 7 % du PIB. Mais, bonne nouvelle, les Chinois pourront se lancer bientôt ¨¤ la conqu¨ºte de leur Far West, qui repr¨¦sente 56 % de leur territoire.
Le Tibet fait couler beaucoup d'encre en France. L¨¤-bas, la perception est tout autre : depuis la dynastie des Yuan au XIIIe si¨¨cle, il fait partie int¨¦grante de la Chine. La r¨¦gion autonome du Tibet compte aujourd'hui 2,8 millions d'habitants, dont 92 % de Tib¨¦tains, contre seulement 1,1 million en 1951, grâce ¨¤ la baisse de la mortalit¨¦ infantile. Certes, les progr¨¨s de l'alphab¨¦tisation entraînent la sinisation des populations.
Mais est-elle diff¨¦rente de celle que les instituteurs de la IIIe R¨¦publique ont impos¨¦e sans m¨¦nagement aux enfants qui s'avisaient de parler breton dans les cours de r¨¦cr¨¦ation ? Il y a sans doute des ¨¦meutes et des r¨¦pressions choquantes pour un Occidental ¨¦clair¨¦ du XXIe si¨¨cle. Mais la remise au pas sanglante de la Vend¨¦e royaliste sous la R¨¦volution devrait nous rendre plus modestes dans la critique d'un empire o¨´ les Hans comptent pour 92 % de la population, mais reconnaissent les coutumes et les droits des 55 minorit¨¦s qui repr¨¦sentent seulement 100 millions d'habitants sur un total de 1,3 milliard.
Bref, nous sommes optimistes sur le genre humain quand nous voyons l'exemple de la Chine, qui r¨¦ussit ¨¤ se moderniser en s'appuyant sur son pass¨¦, sa culture et des valeurs ancestrales port¨¦es sur le travail. Parions que l'Empire du milieu saura continuer ¨¤ se lib¨¦raliser (les Chinois peuvent voyager ¨¤ leur guise et se mettre en m¨¦nage comme bon leur semble), tout en restant suffisamment autoritaire pour traiter de mani¨¨re efficace les graves probl¨¨mes de pollution, de congestion urbaine, de corruption et de conditions sociales qui, l¨¤ comme ailleurs, font la "une" des journaux.
-------------------------------------------------------------------------------- Michel Godet est professeur au CNAM. Francis Mer est ancien ministre de l'¨¦conomie.
¡¡¡¡Ê±ÊÂÐÂÎÅÔÚ²»¶Ï¸üУºÔøÔÚÎ÷²ØÎÊÌâÉÏÊܵ½Õëí¾£¬µ«ÔÚËÄ´¨ÔâÓöµØÕð´øÀ´µÄ×ÔÈ»ÔÖº¦ÃæÇ°£¬ÖйúÕþ¸®²ÉÈ¡µÄ¿ìËÙ¡¢¸ßЧµÄ¸ÉÔ¤Ðж¯ºÍËù±íÏÖµÄ͸Ã÷¶ÈÈ´Êܵ½¹ú¼ÊýÌåµÄÔÞÑï¡£
¡¡¡¡µØÕð·¢ÉúÁ½Ð¡Ê±ºó£¬Öйú×ÜÀíμұ¦À뿪±±¾©¸Ï¸°¾àãë´¨£¨ÕðÖУ©×î½üµÄ³ÇÊУ¬¾ÍµØÇ××ÔÖ¸»Ó¶¯ÓÃ100,000ÈËÁ¦µÄ¾ÈÔ®Ðж¯¡£ÕâͬÃåµé·¢ÉúÔÖº¦ºóµÄÇé¿öÐγɶàôÃ÷ÏԵķ´²î£¬Í¬ÑùµÄ·´²î»¹·´Ó³ÔÚ2005Äê·Ò×˹°²ÄÈÖÝ·¢Éú¿¨ÌØÀïÄÈ£¨Katrina£©ì«·çºóÃÀ¹úÕþ¸®¾ÈÔ®Ðж¯µÄ³Ù»ºÉÏ¡£
¡¡¡¡ÖйúÕþ¸®µÄÕâЩÐж¯Ç¿»¯ÁËÎÒÃǵĿ¼²ì×éÔÚ½ñÄêËÄÔµÄÆÀ¹À£¬ÄÇÊÇÒ»¸öÓÉÈýÊ®À´Ãûʷѧ¼ÒºÍ¾¼Ãѧ¼Ò×é³ÉµÄ´ú±íÍÅÔÚÖйúÄڵطÃÎʵĽá¹û¡£ÔÚ·¨¹úÁ÷´«µÄºÜ¶à¶ÔÖйúµÄ¸ºÃæ¿´·¨¶¼ÊÇÍêÈ«´íÎóµÄ£¬±ÈÈçÔÚÎ÷²ØÎÊÌâÉÏ¡¢ÔÚ·¢Õ¹ÏÖ×´ÄËÖÁ¸öÈË×ÔÓÉ·½Ã涼ÊÇÕâÑù¡£
¡¡¡¡ÎÒÃÇÄÇЩ ¡°ÉÆÁ¼¡±µÄýÌå½ñÌìÃæ¶ÔÖйúÔÚÐí¶à²úÆ·ÖÆÔì·½Ãæ³É¹¦µØ³ÉΪÊÀ½çµÚÒ»´ó¹¤³§¸Ðµ½µ£ÓÇ£¬ÒòΪÔÚËüÃÇ¿´À´£¬ÖйúÓɴ˶ø³ÐÊܵÄÈ˺ͻ·¾³´ú¼Û´ÓÉç»á²ãÃæÉÏÀ´Ëµ½«ÊDZ¬Õ¨ÐԵġ£¶øËüÃǶÔ30ÄêÇ°ÄǸöʱ´úÖйúµÄÅúÆÀÈ´Ôø¾ÄÇôСÐÄÒíÒí¡£
¡¡¡¡È»¶ø£¬´æÔÚµÄÎÊÌâÕڸDz»ÁËÈËÀàÀúÊ·ÉÏÊ·ÎÞÇ°ÀýµÄ·¢Õ¹µÄÊÂʵ¡£ÏÖÔÚÊÇÖØÐÂÕýÈ·¿´´ýÖйúµÄʱºòÁË£¬Òª¿´µ½ÖйúÒԼᶨ²½·¥³É¹¦ÂõÏòÏÖ´ú»¯µÄ²»Í¬·²ÏìµÄ·½·½ÃæÃæ¡£
¡¡¡¡ÔÚÁîÈËÄÑÒÔÖÃÐŵÄÉϺ£ÃæÇ°£¬Å¦Ô¼ÒѾÏԵò԰ס£ÉϺ£µÄĦÌì´óÂ¥¾ÍÏñÓêºó´ºËñ°ã³öÏÖ£¬ÒÔ°ßìµµÄÉ«²ÊÌôÕ½½¨ÖþÃÀѧ¡£ÖÁÓÚÖйúÏÖ´æµÄÖÐÑëȨÍþºÍÉç»áÖ÷ÒåÊг¡¾¼Ã£¬ÊÂʵÉÏÕâÑùµÄȨÍþʹ²»ÎÀÉúµÄ¾ÓÃñÇøÒ»ÏÂ×ÓÍÆƽ£¬È¡¶ø´úÖ®µÄÊǽṹ¾«Á¼µÄÏÖ´ú»¯ÊæÊʸßÂ¥¡ª¡ªÊ×ÏÈ´Ó¿Õµ÷É豸¿ªÊ¼¡£
¡¡¡¡¼´±ãÊÇÔÚÖйúµÄ¸¹µØ£¬É̵êÀïµÄ»ù±¾ÉÌÆ·ºÍÉݳÞÉÌÆ·Ò²ÊÇÁÕÀÅÂúÄ¿¡£ÏñÔÚÊÀ½çÆäËü¸÷µØÒ»Ñù£¬ÎÒÃÇ»áÓö¼û¾¯²ì£¬µ«ÔÚÖйúºÜÉÙ¼û£¬Í¨³£ÆäËùÓÐ×°±¸½öÒ»²¿ÊÖ»ú¶øÒÑ¡£Õâ˵Ã÷ÎÒÃǵÄÐí¶àÓйØÖйúµÄµ×Ƭ¶¼Ó¦¸Ã½øÐÐÐ޸ġ£
¡¡¡¡Ê×ÏÈÖйúÒѲ»ÔÙÊÇÒ»¸öÇ··¢´ï¹ú¼Ò¡£°´¹ú¼Ê±ê×¼£¬ÖйúµÄ¹úÄÚÉú²ú×ÜÖµ2006ÄêÒѾ´ïµ½È˾ù7500ÃÀÔª£¨¼´±È1980Äêʵ¼ÊÔö³¤ÁË10±¶£©£¬Ï൱ÓÚ·¨¹úµÄ1950Äê´úÄ©»òÆÏÌÑÑÀµÄ1970Äê´úµÄˮƽ¡£ÎÒÃǽñÌìµÄÉú»îˮƽ±ÈÖйúµÄ¸ß³ö4±¶¡£µ«ÊÇÈç¹û°´ÕÕÈÃ.¸£À˹µÙ°££¨Jean Fourasti¨¦·¨¹úÒѹʾ¼Ãѧ¼Ò£©µÄ¼ÆËã·¨£¬±È½ÏÁ½¹ú¹¤È˵Äƽ¾ù¹¤×ʺÍһЩÏàͬ²úÆ·µÄµ±µØ¼Û¸ñ£¬Á½¹úÉú»îˮƽµÄʵ¼Ê²î¾àÓ¦¸ÃÔÚ2-3±¶Ö®¼ä¡£Ò²¾ÍÊÇ˵£¬ÔÚÅ·ÔªÓëÈËÃñ±Ò1±È10µÄ¶Ò»»ÂÊÖÐÈËÃñ±Ò±»´ó´óµØµÍ¹À£¬µ«ÊÇÕâÈÃÖйúµÃÒÔ±£³Ö¾Þ´óµÄóÒ×˳²î£¬ÒÔÖÁÓÚÖйúÏÖÔÚ³ÖÓÐËÄ·ÖÖ®Ò»µÄÊÀ½çÍâ»ã´¢±¸¡£
¡¡¡¡ÒÀ¾ÝÄ¿Ç°µÄ·¢Õ¹Ëٶȣ¨7-8%µÄÈ˾ù¹úÄÚÉú²ú×ÜÖµÄêÔö³¤ÂÊ£¬¶øÎÒÃÇÊÇ1-2%£©£¬ÖйúÈ˽«ÔÚ2030Äê¸ÏÉÏÎÒÃÇ¡£ÔÚÁ½ÂÖ³µ·½ÃæËûÃÇÒѾ³¬¹ýÎÒÃÇ£ºÉϺ£¼°ÆäËüµØ·½£¬×ÔÐгµºÍСÂÖĦÍгµÒѾÇÄÈ»ÎÞÉù£¬ÒòΪÊǵ綯µÄ¡£
¡¡¡¡ÖйúÕýÔÚ¸»Ô£ÆðÀ´£¬ÊÀ½çÖ»ÄÜΪ´Ë¶ø¸Ðµ½¸ßÐË¡£ÖйúÕýÔÚ¶ÔÏÂÒ»´úµÄ½ÌÓýºÍÏÖ´ú»¯»ù´¡ÉèÊ©½øÐÐͶ×Ê£¬µ«Õ⻹²»¹»£¬ÒòΪ°´ÕÕÖйúÏÖÔÚÿλ¸¾Å®ÉúÓý1.75¸öº¢×ӵĸÅÂÊ£¬ÄÇôºó´úÈ˿ڵĸüÌ潫µÃ²»µ½±£Ö¤£¬Òò´Ë±ØÐëÔÚÕæÕýÃæ¶ÔÈË¿ÚÀÏÁ仯ºó¹û֮ǰ£¬ÌáÇ°¼Ó¿ì²½·¥¡£
¡¡¡¡µÃÒæÓÚ¼¯ÖÐÔÚ¹ú¼ÒÒøÐÐϵͳµÄÕ¼¹úÄÚÉú²ú×ÜÖµ40%µÄÈ«¹ú´¢ÐÖйú»ù´¡ÉèÊ©ºÍ¹«¹²ÉèÊ©µÄ¾Þ´óͶÈëµÃÒÔʵÏÖ¡£½ñÄêÏÄÌìµÄ°ÂÔË»áÒÔ¼°2010ÄêÔÚÉϺ£¾ÙÐеÄÊÀ²©»áÒ»µ©½áÊø£¬Öйú½«ÖØнøÈëÓÉÂú×ãÄÚÐè´øÀ´µÄ¾ø¼Ñ¾¼ÃÔö³¤ÆÚ£¬Ö±ÖÁ½ñÌ죬ÕâÒ»ÄÚÐèÊDZ»ÈËΪÒÖÖƵġ£
¡¡¡¡ÖйúµÄ¿ìËÙ·¢Õ¹ÓÈÆäʹÑغ£µØÇøÊÜÒ棨ÒÔ14%µÄ¹úÍÁÃæ»ý¾Û¼¯ÁË42%µÄÈË¿Ú¡¢´´Ôì62%µÄ¹úÄÚÉú²ú×ÜÖµºÍ93%µÄ³ö¿Ú£¬½ÓÄÉ76%µÄÍâ¹úͶ×Ê£©¡£ÖйúÄÚµØûÓÐÕâÑùÐÒÔË£¬ÖйúÎ÷²¿·¢Õ¹Öͺó£¬ÄÇÀïÉú»î×ÅÈ«¹ú11%µÄÈË¿Ú£¬´´Ôì7%µÄ¹úÄÚÉú²ú×ÜÖµ£¬ÕⶼÊÇÊÂʵ¡£µ«ÊÇÓкÃÏûÏ¢£¬ÖйúÈ˽«¿ÉÒÔ¿ª·¢Õ¼56%¹úÍÁÃæ»ýµÄ¡°Ò£Ô¶Î÷²¿¡±¡£
¡¡¡¡Î÷²ØÈ÷¨¹ú·ÑÁ˺ܶà±ÊÄ«¡£ÎÒÃǶÔÎ÷²ØÍêÈ«ÊÇÁíÍâÒ»ÖÖÈÏʶ£º´ÓÊ®ÈýÊÀ¼ÍÔª³¯Æð£¬Ëü¾ÍÊÇÖйúÁìÍÁÍêÕûµÄÒ»²¿·Ö¡£ÓÉÓÚÐÂÉú¶ùËÀÍöÂʵĽµµÍ£¬Î÷²Ø×ÔÖÎÇø½ñÌìÓÐ280ÍòÈË¿Ú£¬ÆäÖÐ92%ÊDzØ×壬¶øÔÚ1951ÄêÎ÷²ØÖ»ÓÐ110ÍòÈË¿Ú¡£
¡¡¡¡¼òÑÔÖ®£¬¿´µ½ÖйúµÄÑù°åʹÎÒÃǶÔÈËÀàµÄδÀ´³äÂúÀÖ¹Û£¬Öйú³É¹¦µØÒÀ¿¿×Ô¼ºµÄÀúÊ·¡¢ÎÄ»¯ºÍÉø͸ÔÚ¹¤×÷ÖеĴ«Í³¼ÛÖµ¹ÛʵÏÖÁËÏÖ´ú»¯¡£ÎÒÃÇÈ·ÐÅ£¬ÔÚ±£³Ö×㹻ȨÍþÓÐЧ´¦ÀíÎÛȾ¡¢³ÇÊÐÓ·¶Â¡¢¸¯°ÜÒÔ¼°Éç»áì¶ÜµÄͬʱ£¨ÔÚÊÀ½ç¸÷¹úÕâЩÎÊÌⶼÊǸ÷À౨ֽͷÌõ£©£¬Õâ¸öÖÐÑëµÛ¹ú½«»á¼ÌÐøÔ½À´Ô½×ÔÓÉ¡£ÖйúÈËÏÖÔÚ¿ÉÒÔ°´ÕÕ×Ô¼ºµÄÒâÔ¸¸÷´¦ÂÃÐУ¬ÒÔ×Ô¼ºÈÏΪºÃµÄ·½Ê½°²ÅÅ˽Éú»î¡£
|