Au pavillon de Xie Tiao : banquet d'adieu pour le réviseur Yun, mon oncle
Le jour d'hier m'abandonne, jour que je ne puis retenir
Le jour d'hui me tourmente, jour trop chargé d'angoisses
Sur dix mille li, le vent escorte les oies sauvages
Face à l'ouvert, enivrons-nous dans le haut pavillon !
Comment oublier les nobles esprits, les génies de Jian-an
Et le poète Xie Tiao dont le pur chant hante ce lieu ?
Hommes libres, superbes, aux rêves sans limites :
Monter jusqu'au firmament, caresser soleil et lune !
Tirer l'épée, couper l'eau du fleuve : elle coule de plus belle
Remplir la coupe, y noyer les chagrins : ils remontent, plus vifs
Rien qui réponde à nos désirs en ce bas monde
A l'aube, cheveux au vent, en barque, nous voguerons !