La religion traditionnelle chinoise, également appelée religion populaire chinoise ou tout simplement religion chinoise, est une religion polythéiste syncrétiste pratiquée avant 1949 par la majorité des Han (汉), dans laquelle il faut inclure les écoles taoïstes. Elle est toujours très vivante dans les zones de peuplement chinois en dehors de la Chine populaire, comme la République de Chine (Taïwan) ou Hong-Kong. En République populaire de Chine, après le coup d’arrêt donné à la transmission des traditions, la reprise du culte s’y est faite dans un cadre plus restreint qu'auparavant, cinq dénominations religieuses seulement étant reconnues et représentées par un organisme officiel : taoïsme, bouddhisme, islam, protestantisme, catholicisme. La religion populaire dans son ensemble ne jouit donc d'aucun statut officiel, seules certaines écoles taoïstes étant reconnues. Née dans une région du monde où l'adhésion exclusive à une confession est une pratique presque inconnue, la religion traditionnelle repose sur une vision de l'univers et de la place qu'y occupe l'être humain partagée par tous. Ses croyances et pratiques, transmises de génération en génération, sont le résultat du mélange sans drame de toutes sortes d'influences. Il s’agit d’un fond religieux commun que les Chinois n’ont pas jugé utile de nommer, pas plus d’ailleurs que les Indiens n’avaient nommé le leur (« hindouisme » est un terme inventé par les conquérants musulmans - Persans). Le vocabulaire ne fait donc référence qu’à des éléments de la religion : pratiques, personnages… Ainsi bai bai (拜拜, la vénération) désigne la pratique la plus courante, une prière à une divinité assortie d'offrandes ; un daoshi (道士 “maître taoïste”) est un spécialiste qui a lui-même suivi l’enseignement d’un maître (la notion de fidèle taoïste est inconnue du monde chinois traditionnel). Cette absence de nom propre, associée à celle de tout canon, l'ont fait longtemps regarder par les Occidentaux de la façon dont on regarde le culte des saints dans le monde catholique, comme une dégradation populaire d'une « authentique religion ». Elle est ainsi absente de presque toutes les statistiques sur les religions d'Asie, ses fidèles étant enregistrés dans les catégories "taoïste" ou "bouddhiste", voire "confucianiste". Néanmoins, selon une source[réf. nécessaire], on dénombrerait au moins 394 millions de pratiquants de cette religion à travers le monde. Par ailleurs, selon une recherche effectuée en 1988 par Chu Hai-yuan pour l’Academia sinica, 30 à 65% des Taïwanais choisissent cette appartenance religieuse lorsqu’on leur en offre l’occasion.