. Ce qui permettra d'ailleurs de mettre en oeuvre une autre action qui s'impose, de plus en plus, notamment à cause des effets de la mise en oeuvre des 35 heures, c'est le relèvement des minima par branches. Nous arrivons à une situation où aujourd'hui pratiquement 70% des minima par branches sont inférieurs au SMIC, ce qui veut dire qu'il n'y a plus d'espoir d'amélioration matérielle pour beaucoup de gens malgré leur ancienneté, malgré les efforts qu'ils font, malgré l'amélioration de leur capacité. Donc, il y a là quelque chose qui n'est pas normal. Il faut rouvrir tout de suite les négociations pour la remise à jour des minima par branches. C'est cela l'action qui doit être menée, je crois, de façon prioritaire pour ce qui concerne le SMIC.
QUESTION - Mais que répondez-vous à ceux qui disent que, d'un côté il y a une revalorisation minimum du SMIC, de l'autre un abaissement des impôts qui touche que les couches moyennes ou élevées de la population et qui vous accusent finalement de ne prêter qu'aux riches ? LE PRESIDENT - D'abord, vous dites que l'on ne prête qu'aux riches : c'est 16 millions de foyers qui en France vont bénéficier de la réduction de l'impôt sur le revenu. Seize millions ! Probablement qu'un certain nombre d'entre eux seraient étonnés s'ils savaient que vous les classez dans la catégorie des riches. Seize millions de foyers. Deuxièmement, nous avons en France un triste record, qui nous coûte très cher et ce record c'est celui des charges, des impôts qui pèsent sur les travailleurs, sur les cadres, sur les entreprises et qui sont plus élevés que partout ailleurs en Europe il en va de même des charges que l'on fait peser sur le travail et sur les entreprises. Le résultat c'est que, petit à petit. Il en résulte que, petit à petit, malgré notre dynamisme, je dirai notre génie national -le mot n'est pas excessif- la compétitivité et l'attractivité de la France diminuent. Il n'y a pas de tâche plus urgente, plus importante que de rendre à la France sa compétitivité, son attractivité et pour cela ramener l'ensemble des charges et de la fiscalité au moins au niveau moyen pour qu'elle ne soit pas handicapée par rapport à nos partenaires européens. Cela est capital, c'est cela qui seul peut permettre d'améliorer l'emploi, les richesses.
QUESTION - d'aller vers les plus défavorisés aussi ? LE PRESIDENT - Mais naturellement, pour tout le monde. Mais si nous voulons donner une impulsion à la France, si nous voulons nous donner la capacité d'avoir des investissements, d'avoir une confiance dans notre possibilité de recevoir des initiatives notamment étrangères ou françaises, il faut d'abord nous mettre, je dirai, dans le même statut moyen que tous nos grands concurrents. Sinon il se passera ce qui se passe actuellement, c'est-à-dire un lent et inéluctable repli de la France avec plus de conséquences. Ce n'est pas par hasard, si nous avons l'un des taux de chômage les plus élevés d'Europe. Ce n'est pas par hasard ! C'est simplement parce que l'incitation à créer, à produire, à investir, à travailler est chez nous inférieure à ce qu'elle est ailleurs. Et donc il faut répondre à cet objectif.
QUESTION - Alors si vous voulez bien parlons précisément de la baisse des impôts qui fut l'un des thèmes majeurs de votre campagne, sur l'impôt sur le revenu, la baisse de 5% est en cours mais quant au reste, la stratégie fiscale, on a entendu beaucoup de choses, je dirai tout et son contraire alors on a envie que vous nous fixiez ou refixiez le cap. Est-ce que, par exemple, pour l'année prochaine, il y aura une baisse de 5% et y compris pour l'année d'après ? LE PRESIDENT - Madame, je vous trouve sévère sur votre jugement quand vous dîtes que l'on entend tout et son contraire
QUESTION - On a assez mal compris, c'est vrai qu'il y avait un peu de confusion ces derniers temps LE PRESIDENT - J'imagine que vous écoutez peu probablement, mais enfin ! J'ai indiqué, et les candidats aux dernières élections législatives qui se sont présentés sous le sigle de l'UMP, qui est le principal mouvement qui soutient l'action du Premier ministre et du gouvernement aujourd'hui, ont clairement indiqué que nous nous engagerions dans une action de baisse des impôts et des charges. Cette action, chère Madame, sera poursuivie. Elle sera poursuivie au rythme que le gouvernement, puis le Parlement, détermineront. Mais elle sera poursuivie avec détermination pour que les objectifs fixés, pour ce qui concerne l'impôt sur le revenu, puisque vous avez cité celui-là, pour ce qui concerne les charges également (et, dès maintenant, le gouvernement va commencer les négociations nécessaires avec les organisations et les dialogues nécessaires avec les organisations syndicales et professionnelles) pour que ces objectifs soient atteints avant la fin de mon mandat. Voilà, c'est tout à fait clair.
QUESTION - Moins de 30% globalement ? Et 5% l'année prochaine ? LE PRESIDENT - Je n'ai pas à prendre
QUESTION - Est-ce que c'est lié à la croissance ? LE PRESIDENT - Ce que je peux vous dire, c'est qu'il y aura une poursuite de l'allégement des impôts et notamment de l'impôt sur le revenu. Si c'est ça que vous voulez savoir.
QUESTION - Est-ce que cela sera lié à la croissance ? LE PRESIDENT - Ce sera forcément plus ou moins lié à la croissance mais plus moins que plus, si j'ose dire, pour une raison simple, c'est que si nous pouvons être actuellement optimistes en ce qui concerne la croissance, si tous les experts imaginent que cette croissance devrait être de l'ordre de 3 % l'année prochaine, ce qui est favorableà Quand je parle de baisse des impôts et des charges, je ne suis pas en train d'affirmer un credo politique ou idéologique. C'est une mesure de sauvegarde, c'est vital. Ce n'est pas un choix politique. C'est une survie, c'est un choix de survie. Si nous ne le faisons pas, alors nous continuerons à nous enfoncer par rapport à nos voisins et donc à augmenter notre chômage et notre pauvreté. Par conséquent, même si nous n'avions pas la croissance que nous espérons, que nous escomptons, il faudrait être plus modéré sur d'autres dépenses, faire des arbitrages permettant de donner la priorité à la baisse des charges et de la fiscalité. Je le répète, tout simplement parce que nous sommes dans une situation où nous sommes handicapés par rapport à tous nos voisins et nous ne pouvons pas rester dans cette situation.
QUESTION - Est-ce que cela peut vouloir dire qu'en 2004 les Français peuvent s'attendre à un peu de rigueur ? LE PRESIDENT - Je ne pense pas du tout, compte tenu de ce que je viens de vous dire, des perspectives de croissance, que la rigueur soit à l'ordre du jour.
QUESTION - Et est-ce que le gouvernement précédent vous a laissé des finances saines ? LE PRESIDENT - Ces finances, n'est-ce pas, qui ne sont pas celles que nous aurions espérées, ni même celles qu'ils avaient indiqué. Mais ça, je dirai que c'est un peu traditionnel.
QUESTION - Et l'audit a été décevant de ce point de vue pour vous ? LE PRESIDENT - L'audit a été décevant dans la mesure où il a fait apparaître des déficits supérieurs à ce qui avait été annoncé. Nous ferons face.
QUESTION - On parlait de la situation économique au regard de la très mauvaise conjoncture boursière, particulièrement ces derniers jours, et des incertitudes sur la croissance, vous en parliez à l'instant. On craint des risques de plans sociaux massifs et certains parlent même d'un troisième tour social ? LE PRESIDENT - Les plans sociaux, nous les voyons. Ils se sont développés, et les perspectives hélas ne sont pas bonnes. Alors il faut s'interroger, pourquoi ? Pourquoi y en a-t-il plus chez nous qu'ailleurs ? Tout simplement parce que, je vous le disais tout à l'heure, et pour les raisons que j'évoquais, la France marche au ralenti. Et donc, dès qu'une affaire est un peu fragile, au lieu de pouvoir repartir, eh bien la France se trouve dans la situation d'avoir à fermer son activité. La première réponse, par conséquent, aux plans sociaux, est une réponse d'ensemble. Il faut une nouvelle politique économique. Une politique économique qui soit caractérisée par la réduction des charges et de la fiscalité, par la réduction des réglementations excessives et inutiles qui pèsent, notamment, sur les petites et moyennes entreprises, et puis également l'assouplissement de règles comme celle des 35 heures qui doivent être assouplies pour être adaptées. Pas remises en cause dans leur principe, mais assouplies pour être adaptées. C'est seulement ainsi que l'on pourra redonner l'élan nécessaire pour éviter les plans sociaux et les difficultés. Pas complètement, je vais y revenir, mais au moins pour avoir une conjoncture plus favorable. C'est l'ambition de la nouvelle politique économique qu'a engagée le gouvernement. Alors, naturellement, que faire dans la situation immédiate ? Récemment on a cru qu'on pouvait tout régler par voie de loi, et on a fait la loi dite de modernisation sociale dont la caractéristique a été d'être élaborée et votée sans la moindre concertation avec les organisations syndicales ou professionnelles. C'est une grave erreur. Le résultat ne s'est pas fait attendre. L'enfer est pavé de bonnes intentions. Et les résultats ont été tout à fait négatifs. Toutes sortes d'entreprises qui se trouvaient plus ou moins en difficulté ont préféré déposer le bilan plutôt que de se lancer dans les procédures prévues par la loi. Nous nous trouvons donc avec une accélération des dépôts de bilan, et donc les conséquences que vous évoquiez. Deuxièmement, on voit également se multiplier, ce qui est tout à fait inadmissible, les licenciements pour faute qui s 上一页 [1] [2] [3] [4] [5] [6] 下一页
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