《世界报》发起了一个活动,叫做Le jour où j’ai coupé mon smartphone
(没有智能手机的一天),活动的参与者在体验了之后分享了他们的感受,一起来看看他们都说了些什么吧!
Michèle, 46 ans, se compare volontiers à une ado avec son téléphone : elle est accro. Enseignante en lycée dans l’Eure, elle fait pourtant la chasse aux téléphones pendant ses cours. Mais dès qu’un message apparaît, elle veut et se sent tenue d’y répondre le plus rapidement, quitte à interrompre ce qu’elle est en train de faire. Résultat, elle se sent engagée dans une course contre la montre “anxiogène”. “On a l'impression de ne jamais avoir de temps libre, le téléphone c'est un peu comme un boulet !” Elle a adopté depuis quelques mois une solution originale : elle coupe son téléphone un jour sur deux. ”Un peu comme un fumeur qui arrête de fumer” et qui veut diminuer sa consommation. Reste à la mettre en pratique : le jour J, tout le monde a été prévenu en amont et elle se fait “violence dès le matin” en ne l’allumant pas au réveil. Finalement, elle se sent plus sereine : “on se dit que les choses peuvent attendre, qu’on peut rappeler le lendemain !” Une “bouffée d’oxygène pour ses filles” aussi, reconnaît-elle : “la journée où maman n’a pas son téléphone portable, eh bien elle ne va pas nous casser les pieds !”
46岁的Michèle在厄尔省的一所中学教书,当她拿着手机的时候,她把自己比作一个青少年,可是她在上课的时候却收缴学生们的手机。而她自己,只要看到手机屏幕上出现新消息,她就很想立刻回复,甚至打断她正在做的事情。最后的结果是,她觉得自己像参加一场环法自行车赛一样焦虑。“我觉得我永远不会有自由的时间了,手机就好像一个负担!”最后她做了一个全新的决定:隔一天关一次手机。这就好像“吸烟的人戒烟一样。也像烟鬼想要控制自己的用量。但最后这个决定没有真正执行:deadline的时候,所有人都被提前通知了,她觉得“早上一起来,还没开手机就受到了骚扰。”最后,她还是平静了下来:“我自己告诉自己,事情是可以等一会(再去处理的),而且别人也可以第二天再给我打电话!”她还承认,(戒掉手机瘾)让她的女儿们也松了一口气。“妈妈没有智能手机的时候就不会让我们感到厌烦!”
Edmond, 19 ans, étudiant en licence d’histoire, a délaissé depuis la rentrée son smartphone dernier cri pour un téléphone de base à clapet afin de mieux étudier. Loin des notifications des réseaux sociaux, il dit pouvoir mieux se consacrer à la préparation de ses concours. “Fini les distractions futiles et les tentations”, Edmond se sent “plus concentré” sur ce qu’il fait. Le smartphone n’est pourtant pas très loin, “je l’utilise lorsque je suis chez moi”, “quand j’ai fini de réviser”. Prendre de la distance avec tous ces appareils dernier cri lui a demandé “un grand travail” sur lui-même dont il n’est “pas peu fier”. Il lui aura fallu surmonter les premiers moments où l’on comprend que “lorsqu’on est dehors on n’est plus accompagné”, où “on se sent amputé” de tout un tas de fonctionnalités. Résultat, un gain de temps précieux qu’il juge essentiel.
19岁的Edmond是历史系的大学生,自从开学以来,为了好好学习,他抛弃了他全新的智能手机换成了一个翻盖老爷机。远离消息和社交网络以后,他说他现在可以更好地集中精力准备考试了。Edmond他说现在做事情的时候“更专心”了。当然智能手机也没有离他太远。“我回家的时候还是会用智能机的。”“当我复习完的时候”。对他来说,与这些全新的设备保持距离是一个“巨大的工程”,他还是“挺为自己骄傲的”,最开始的时候对他来说还是挺困难的,尤其是“独自一人在外面的时候”,或者是“感觉到自己的生活缺少了智能手机的功能的时候”。但最后,远离智能手机,他得以省下了一大把时间,而且他觉得这省下的时间是必要的。
Jérémie, associé dans un cabinet de conseil international,ultraconnecté et juif pratiquant, se réjouit de l’obligation qui lui est faite lors du shabbat d’éteindre tout appareil électrique et donc son téléphone : pendant une journée entière, “plus de consultation compulsive de Facebook ou de ses e-mails et plus de repas en famille” où chacun surveille son écran d’un œil discret.Ce sont alors des journées, non seulement de repos, mais aussi de “reconnexion” avec lui-même, sa femme, ses enfants, “et avec son cerveau puisqu'il est enfin possible de lire de façon continue sans être perturbé.” Surtout “l’ordre vient d’en haut”, la coupure lui est imposée : “ce qu’il y a de plus appréciable, c’est que je n’ai pas le choix”, c’est plus facile à tenir qu’une bonne résolution et ça ne génère pas de culpabilité. Et Jérémie de saluer “une sorte de hasard métaphysique” où une règle ancestrale vient rencontrer un besoin très contemporain, celui de “résister à la vitesse du monde”.
Jérémie是一家国际咨询事务所的合伙人,他紧追时尚潮流,他还是犹太教徒。他非常享受安息日,在这一天,必须关掉所有电子设备,(当然也包括他的手机):一整天里,“没有Facebook的提示消息也没有邮件提示,而且也不会有那种全家人都偷偷盯着手机看的晚饭时光”。Jérémie向这种“形而上的巧合”致意,在这样的一个巧合里,祖先的规矩和现代人的需求不谋而合——“抵制高速的现代生活”远离智能手机的日子,对他来说不仅仅是休息,而且也是跟自己,妻子,孩子们,还有“他的大脑”的“重新连接”,他终于得以找到机会持续阅读不被打扰了。尤其是“这是来自上天的命令”,远离智能手机对他来说是必须的:“对我来说重要的事,我没得选”,这要比自己主动下定决心要容易一些,而且也不会产生负罪感。
Sébastien, Parisien de 36 ans, est parti en mer sur un voilier plusieurs mois l’automne dernier pour traverser l’océan Atlantique. Une expérience de “rupture” avec son quotidien, ses soucis, qui est aussi passée par une déconnexion totale de son téléphone. Passé les premiers manques, il a eu le sentiment de pouvoir être “pleinement dans son aventure”, de redécouvrir “une sensation de présent”, “un vrai bonheur”. Sans téléphone, “on n’est plus pressé de rendre des comptes, de dire en permanence ce que l’on ressent, ‘alors est-ce que c’est beau ?’ ”... et on réévalue ses priorités. Une parenthèse pour faire le point dans sa vie. Même si une fois de retour à Paris, le téléphone a repris le dessus pour des raisons professionnelles. “Le téléphone dispose de nous, juge-t-il, bien plus souvent qu’on ne dispose de lui, les fois où on a vraiment besoin de l’utiliser peuvent se compter sur les doigts d’une main, alors qu’on l’utilise tout le temps, pour tout et pour rien.”
来自巴黎的Sébastien今年36岁,他去年秋天离开,几个月来,乘一艘帆船穿越大西洋,这样的经历打断了他的日常,告别平日的担忧,当然他也完完全全抛弃了他的手机。远离了这些,他觉得现在可以完完全全开启自己的旅程了,可以重新感受“活在当下的感觉”和“真正的幸福”。没有了手机,再也不用匆匆地,不停歇地去描绘心情。“到底什么才是美的?”他重新开始审视重要的事。尽管回到巴黎后,因工作需要,他马上重新拿起手机。“手机占用了我们的生活”他说,手机占用我们的时间其实比我们需要它的时间长。人们真正需要的手机的时间十个手指头就可以数出,然而人们无时无刻都在毫无目的地看手机。
本文由沪江小编Sylvielln翻译,原文链接:http://www.lemonde.fr/grands-formats/visuel/2017/07/30/le-jour-ou-j-ai-coupe-mon-smartphone_5166608_4497053.html
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